"POINT(2.3372929096222 48.855285644531)"^^ . "2.33729"^^ . "\u00C9mile Zola, Th\u00E9r\u00E8se Raquin, 1867."@fr . . "page"@fr . . . . "Le passage du Pont-Neuf est un ancien passage couvert du 6e arrondissement de Paris, situ\u00E9 entre le 44, rue Mazarine et le 45, rue de Seine. Construit entre 1823 et 1824, il a \u00E9t\u00E9 d\u00E9truit pour c\u00E9der la place \u00E0 la rue Jacques-Callot, perc\u00E9e en 1912. En 1867, \u00C9mile Zola en fait le th\u00E9\u00E2tre de son c\u00E9l\u00E8bre roman Th\u00E9r\u00E8se Raquin."@fr . . "48.8553"^^ . "48.855285 2.337293" . "vignette|upright=1|Illustration de l'\u00E9dition de 1883 par Horace Castelli.\nAu bout de la rue Gu\u00E9n\u00E9gaud, lorsqu\u2019on vient des quais, on trouve le passage du Pont-Neuf, une sorte de corridor \u00E9troit et sombre qui va de la rue Mazarine \u00E0 la rue de Seine. Ce passage a trente pas de long et deux de large, au plus ; il est pav\u00E9 de dalles jaun\u00E2tres, us\u00E9es, descell\u00E9es, suant toujours une humidit\u00E9 \u00E2cre ; le vitrage qui le couvre, coup\u00E9 \u00E0 angle droit, est noir de crasse.\n\nPar les beaux jours d\u2019\u00E9t\u00E9, quand un lourd soleil br\u00FBle les rues, une clart\u00E9 blanch\u00E2tre tombe des vitres sales et tra\u00EEne mis\u00E9rablement dans le passage. Par les vilains jours d\u2019hiver, par les matin\u00E9es de brouillard, les vitres ne jettent que de la nuit sur les dalles gluantes, de la nuit salie et ignoble.\n\n\u00C0 gauche, se creusent des boutiques obscures, basses, \u00E9cras\u00E9es, laissant \u00E9chapper des souffles froids de caveau. Il y a l\u00E0 des bouquinistes, des marchands de jouets d\u2019enfant, des cartonniers, dont les \u00E9talages gris de poussi\u00E8re dorment vaguement dans l\u2019ombre ; les vitrines, faites de petits carreaux, moirent \u00E9trangement les marchandises de reflets verd\u00E2tres ; au-del\u00E0, derri\u00E8re les \u00E9talages, les boutiques pleines de t\u00E9n\u00E8bres sont autant de trous lugubres dans lesquels s\u2019agitent des formes bizarres.\n\n\u00C0 droite, sur toute la longueur du passage, s\u2019\u00E9tend une muraille contre laquelle les boutiquiers d\u2019en face ont plaqu\u00E9 d\u2019\u00E9troites armoires ; des objets sans nom, des marchandises oubli\u00E9es l\u00E0 depuis vingt ans s\u2019y \u00E9talent le long de minces planches peintes d\u2019une horrible couleur brune. Une marchande de bijoux faux s\u2019est \u00E9tablie dans une des armoires ; elle y vend des bagues de quinze sous, d\u00E9licatement pos\u00E9es sur un lit de velours bleu, au fond d\u2019une bo\u00EEte en acajou.\n\nAu-dessus du vitrage, la muraille monte, noire, grossi\u00E8rement cr\u00E9pie, comme couverte d\u2019une l\u00E8pre et toute coutur\u00E9e de cicatrices.\n\nLe passage du Pont-Neuf n\u2019est pas un lieu de promenade. On le prend pour \u00E9viter un d\u00E9tour, pour gagner quelques minutes. Il est travers\u00E9 par un public de gens affair\u00E9s dont l\u2019unique souci est d\u2019aller vite et droit devant eux. On y voit des apprentis en tablier de travail, des ouvri\u00E8res reportant leur ouvrage, des hommes et des femmes tenant des paquets sous leur bras ; on y voit encore des vieillards se tra\u00EEnant dans le cr\u00E9puscule morne qui tombe des vitres, et des bandes de petits enfants qui viennent l\u00E0, au sortir de l\u2019\u00E9cole, pour faire du tapage en courant, en tapant \u00E0 coups de sabots sur les dalles. Toute la journ\u00E9e, c\u2019est un bruit sec et press\u00E9 de pas sonnant sur la pierre avec une irr\u00E9gularit\u00E9 irritante ; personne ne parle, personne ne stationne ; chacun court \u00E0 ses occupations, la t\u00EAte basse, marchant rapidement, sans donner aux boutiques un seul coup d\u2019\u0153il. Les boutiquiers regardent d\u2019un air inquiet les passants qui, par miracle, s\u2019arr\u00EAtent devant leurs \u00E9talages.\n\nLe soir, trois becs de gaz, enferm\u00E9s dans des lanternes lourdes et carr\u00E9es, \u00E9clairent le passage. Ces becs de gaz, pendus au vitrage sur lequel ils jettent des taches de clart\u00E9 fauve, laissent tomber autour d\u2019eux des ronds d\u2019une lueur p\u00E2le qui vacillent et semblent dispara\u00EEtre par instants. Le passage prend l\u2019aspect sinistre d\u2019un v\u00E9ritable coupe-gorge ; de grandes ombres s\u2019allongent sur les dalles, des souffles humides viennent de la rue ; on dirait une galerie souterraine vaguement \u00E9clair\u00E9e par trois lampes fun\u00E9raires. Les marchands se contentent, pour tout \u00E9clairage, des maigres rayons que les becs de gaz envoient \u00E0 leurs vitrines ; ils allument seulement, dans leur boutique, une lampe munie d\u2019un abat-jour, qu\u2019ils posent sur un coin de leur comptoir, et les passants peuvent alors distinguer ce qu\u2019il y a au fond de ces trous o\u00F9 la nuit habite pendant le jour. Sur la ligne noir\u00E2tre des devantures, les vitres d\u2019un cartonnier flamboient : deux lampes \u00E0 schiste trouent l\u2019ombre de deux flammes jaunes. Et, de l\u2019autre c\u00F4t\u00E9, une bougie, plant\u00E9e au milieu d\u2019un verre \u00E0 quinquet, met des \u00E9toiles de lumi\u00E8re dans la bo\u00EEte de bijoux faux. La marchande sommeille au fond de son armoire, les mains cach\u00E9es sous son ch\u00E2le."@fr . . . . . . "187298143"^^ . . "center"@fr . . . "Passage du Pont-Neuf .jpg"@fr . . . . . "45"^^ . "2.33729"^^ . . . "Quand on veut beaucoup voir, il faut avoir une bonne voiture ou de bonnes jambes ; je suis dans ce dernier cas, et, r\u00E9servant pour la fin de mon voyage ce qu'il y avait de mieux et de plus nouveau, je me transportai dans le faubourg Saint-Germain, o\u00F9 je savais que r\u00E9cemment on avait cr\u00E9\u00E9, sous le nom de passage du Pont-Neuf, une petite galerie qui devait conduire de la rue Gu\u00E9n\u00E9gaud \u00E0 la rue de Seine. J'ai vu cette galerie ; il faut que le terrain ait \u00E9t\u00E9 achet\u00E9 au pouce, pour que l'on en ait pris si peu. On pourrait, \u00E0 la rigueur, marcher trois de front dans le passage du Pont-Neuf ; mais les boutiques ressemblent \u00E0 des armoires. Une seule, au reste, m'a frapp\u00E9 ; c'est celle d'un chapelier qui, sur le mur qui lui fait face, a expos\u00E9 sous grille une \u00E9norme quantit\u00E9 de casquettes. C'est sans doute ce fabricant qui fournit le parterre du th\u00E9\u00E2tre de la Porte-Saint-Martin, o\u00F9, depuis un temps imm\u00E9morial, les casquettes sont en majorit\u00E9. N'\u00E9tait-ce pas bien la peine de faire tant de chemin pour si peu de chose !"@fr . "Albert Flament, La Revue de Paris, 1928."@fr . . . . . . . . "Joseph Pain, Nouveaux tableaux de Paris, 1828."@fr . . . . . "justify"@fr . . . "10646641"^^ . . . "Nous prenions la rue Mazarine et enfilions le passage du Pont-Neuf, ce boyau poussi\u00E9reux et sale o\u00F9 Zola a fait vivre les angoisses et m\u00FBrir l'adult\u00E8re de Th\u00E9r\u00E8se Raquin. De quoi peuvent vivre les petits boutiquiers \u00E9chou\u00E9s sous ces vitres jaunies, dans ce demi-jour terne d'un tableau de Rembrandt ? Un p\u00E2tissier populaire y \u00E9tale des g\u00E2teaux qui s'y fanent \u00E0 vue d'\u0153il ! Quel air contamin\u00E9 peuvent bien respirer les poumons gangren\u00E9s et malades des pauvres \u00EAtres rel\u00E9gu\u00E9s dans cet \u00E9touffoir !\n\n\u2014 Oui, il y a des gens qui vivent l\u00E0, pensait tout haut Langlois d'accord avec ma pens\u00E9e, et il existe des commissions de salubrit\u00E9 publique, des Congr\u00E8s de m\u00E9decins en vue de combattre la tuberculose ; et de pareils habitacles subsistent encore. Ce passage n'est pas d\u00E9moli, et on b\u00E2tit des \u00E9coles, pis, on dresse des statues ! M. Guillaume Dubuffe a des commandes de l\u2019\u00C9tat, et, dans vingt ans, ces\npourrissoirs de poumons existeront encore, pis, ils existeront toujours ! \u00BB \n\n[\u2026]\n\nNous avons tout \u00E0 l'heure travers\u00E9 le passage du Pont-Neuf, et tu as suffoqu\u00E9 dans la poussi\u00E8re rance et jaunie qui est celle des habitants de l'endroit : oui, des Parisiens de l'an 1902 vivent dans cet air irrespirable [\u2026]"@fr . "63"^^ . "63"^^ . . . . . . "Georges Cain, Le Figaro, 1912."@fr . . "44"^^ . . "Voici peu de temps encore, avant la guerre, la rue Jacques-Callot n'existait pas. Le passage du Pont-Neuf occupait son emplacement, entre les rues de Seine et Mazarine. Les amoureux du vieux Paris ont pleur\u00E9 sa perte. Lep\u00E8re l'a sans doute dessin\u00E9, ainsi que Jouas ; Georges Cain l'a d\u00E9crit.\n\nJe me souviens d'un sombre couloir, vitr\u00E9 aux deux extr\u00E9mit\u00E9s, sur lequel ouvraient les \u00AB all\u00E9es \u00BB d'immeubles d'une v\u00E9tust\u00E9 balzacienne. Balzac avait d\u00FB souvent passer l\u00E0. Ma m\u00E9moire a conserv\u00E9 l'impression de la p\u00E9nombre, des odeurs d'une p\u00E2tisserie qui alignait des g\u00E2teaux au beurre rance sur des plaques de t\u00F4le et, aussi, d'un antiquaire enfoui sous la poussi\u00E8re, qui recelait des meubles, \u00E0 pr\u00E9sent diss\u00E9min\u00E9s de par le monde et qui valent quelque cent fois les prix qu'il en devait demander."@fr . . . . "Jean Lorrain, Fards et poisons, 1903."@fr . . . "\u00C0 c\u00F4t\u00E9, au num\u00E9ro 44, exactement dans l'axe de la rue Gu\u00E9n\u00E9gaud, l'entr\u00E9e du passage encadr\u00E9e de deux colonnes peintes en noir \u00E0 mi-hauteur. \u00C0 droite, une boutique de coiffeur, bariol\u00E9e de jaune, \u00E0 gauche un comptoir de marchand de vins d'un rouge brun\u00E2tre. Au-dessus de la porte, une lanterne minable avec, trac\u00E9e au pinceau, cette indication : \u00AB H\u00F4tel \u00BB. Deux marches us\u00E9es : nous voici devant un boyau blafard, crasseux, un corridor au sol pav\u00E9 de dalles sur lesquelles r\u00E9sonnent bruyamment les galoches d'une troupe de gamines sortant de l'\u00E9cole voisine. Des boutiques closes, des \u00E9choppes sombres aux vitres bris\u00E9es ou obtur\u00E9es de taies en papier. \u00C7\u00E0 et l\u00E0 des soldeurs mis\u00E9reux, des bric-\u00E0-brac, l'entr\u00E9e de \u00AB l'h\u00F4tel de Valparaiso \u00BB, une frituri\u00E8re dont les graisses empuantissent le passage.\n\nUn seul \u00E9talage semble achaland\u00E9, on y d\u00E9bite \u00AB des pains de gruau au beurre \u00E0 cinq centimes \u00BB, et une enseigne, attach\u00E9e sous le vitrail poussi\u00E9reux, proclame l'excellence de ces succulents produits. Tandis que je griffonne h\u00E2tivement quelques notes, j'aper\u00E7ois, derri\u00E8re de stup\u00E9fiants \u00E9talages, des yeux m\u00E9fiants, surveillant les faits et gestes du monsieur qui \u00E9crit dans le creux de sa main. On doit me prendre pour un inspecteur de police en mission. Mes notations, d'ailleurs, sont br\u00E8ves\u2026 Il n'y a rien ou presque rien. Signalons simplement l'avis trac\u00E9 en blanc liquide sur la vitre d'une \u00E9choppe : \u00AB Mise en vente d'un salon espagnol, sept pi\u00E8ces\u2026 Occasion\u2026 \u00BB\n\nEt nous nous souvenons, devant cet abandon, du temps joyeux o\u00F9, \u00E9l\u00E8ve de l\u2019\u00C9cole des beaux-arts, nous venions, mes camarades et moi, au printemps de 1876, acheter, passage du Pont-Neuf, des pommes de terre frites, des paquets de muguet, des feuilles de papier Ingres et des tortillons pour estomper \u00AB [\u2026] les m\u00EAmes que ceux dont se servait M. Flandrin \u00BB, assurait en nous les vendant la marchande, une bonne vieille dame, blafarde, qui semblait sculpt\u00E9e dans du saindoux\u2026"@fr . . . "1912"^^ . . . . . . . . . "48.8553"^^ . "Le passage du Pont-Neuf est un ancien passage couvert du 6e arrondissement de Paris, situ\u00E9 entre le 44, rue Mazarine et le 45, rue de Seine. Construit entre 1823 et 1824, il a \u00E9t\u00E9 d\u00E9truit pour c\u00E9der la place \u00E0 la rue Jacques-Callot, perc\u00E9e en 1912. En 1867, \u00C9mile Zola en fait le th\u00E9\u00E2tre de son c\u00E9l\u00E8bre roman Th\u00E9r\u00E8se Raquin."@fr . . . "16800"^^ . . . . . . . . . . "1.7"^^ . . "Category:Passage du Pont-Neuf"@fr . . . . . . . . . . . "Passage du Pont-Neuf"@fr . "Photographie par Eug\u00E8ne Atget."@fr . "POINT(2.3372929096222 48.855285644531)"^^ . . . . "Passage du Pont-Neuf"@fr . . "1823"^^ . "1.70"^^ .