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"Grito de Alcorta (litt\u00E9r. Cri d\u2019Alcorta ou Appel d\u2019Alcorta) est le nom donn\u00E9 \u00E0 la r\u00E9bellion des petits et moyens m\u00E9tayers survenue en 1912, sous la pr\u00E9sidence conservatrice de Roque S\u00E1enz Pe\u00F1a, dans le sud de la province argentine de Santa Fe, c\u2019est-\u00E0-dire dans la r\u00E9gion d\u2019Argentine dot\u00E9e alors de la production agricole la plus importante et jouant un r\u00F4le \u00E9conomique de premier plan dans la p\u00E9riode consid\u00E9r\u00E9e. La r\u00E9volte, dont l\u2019\u00E9picentre se situait dans la localit\u00E9 d\u2019Alcorta et qui s\u2019\u00E9tendit bient\u00F4t \u00E0 toute la zone pamp\u00E9enne, marqua l\u2019irruption des fermiers (chacareros, majoritairement des immigrants d\u2019origine Italienne et espagnole) dans la politique nationale argentine du XXe si\u00E8cle, et fut \u00E0 l\u2019origine de la FAA, organisation professionnelle paysanne repr\u00E9sentative, toujours en activit\u00E9"@fr . . . . 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Cri d\u2019Alcorta ou Appel d\u2019Alcorta) est le nom donn\u00E9 \u00E0 la r\u00E9bellion des petits et moyens m\u00E9tayers survenue en 1912, sous la pr\u00E9sidence conservatrice de Roque S\u00E1enz Pe\u00F1a, dans le sud de la province argentine de Santa Fe, c\u2019est-\u00E0-dire dans la r\u00E9gion d\u2019Argentine dot\u00E9e alors de la production agricole la plus importante et jouant un r\u00F4le \u00E9conomique de premier plan dans la p\u00E9riode consid\u00E9r\u00E9e. La r\u00E9volte, dont l\u2019\u00E9picentre se situait dans la localit\u00E9 d\u2019Alcorta et qui s\u2019\u00E9tendit bient\u00F4t \u00E0 toute la zone pamp\u00E9enne, marqua l\u2019irruption des fermiers (chacareros, majoritairement des immigrants d\u2019origine Italienne et espagnole) dans la politique nationale argentine du XXe si\u00E8cle, et fut \u00E0 l\u2019origine de la FAA, organisation professionnelle paysanne repr\u00E9sentative, toujours en activit\u00E9 \u00E0 l\u2019heure actuelle (2019). Vers la fin du XIXe si\u00E8cle, l\u2019agriculture argentine s\u2019\u00E9tait enti\u00E8rement orient\u00E9e sur une int\u00E9gration dans le march\u00E9 mondial (suivant le mod\u00E8le dit agro-exportateur). L\u2019essor de l\u2019activit\u00E9 agricole, rendue possible par l\u2019afflux de capitaux \u00E9trangers, par l\u2019extension de la fronti\u00E8re (c\u2019est-\u00E0-dire l\u2019adjonction au territoire national de quelque 40 millions d\u2019hectares auparavant tenus par les Indiens), par l\u2019immigration de masse et par une consid\u00E9rable expansion du r\u00E9seau ferroviaire, se traduisit par une diversification de l\u2019\u00E9levage traditionnel et par une importance accrue de la production de c\u00E9r\u00E9ales. La mise en vente des terres nouvellement conquises conduisit \u00E0 la constitution de vastes domaines agricoles au mode d\u2019exploitation extensif ; ensuite cependant, l\u2019av\u00E8nement de la crise de 1890, l\u2019importance prise par la culture du ma\u00EFs (\u00E0 forte intensit\u00E9 de travail, \u00E0 quoi se pr\u00EAtait donc bien la main-d\u2019\u0153uvre familiale), et la n\u00E9cessit\u00E9 d\u2019une agriculture mixte (combinant \u00E9levage et cultures, notamment par souci de pr\u00E9servation des sols), feront que l\u2019on eut recours \u00E0 la strat\u00E9gie consistant \u00E0 d\u00E9couper les terres en parcelles de 50 \u00E0 100 hectares et \u00E0 les offrir \u00E0 bail \u00E0 des m\u00E9tayers en \u00E9change d\u2019un pourcentage de la r\u00E9colte, gr\u00E2ce \u00E0 quoi l\u2019on r\u00E9ussit \u00E0 maintenir le niveau de production, voire \u00E0 l\u2019accro\u00EEtre encore. Dans le sud de la province de Santa Fe, le m\u00E9tayage \u00E9tait devenu le mode d\u2019exploitation pr\u00E9dominant \u2014 70 % des agriculteurs \u00E9taient des m\u00E9tayers (non propri\u00E9taires) \u2014, et l\u2019investissement de capital \u00E0 partir de la d\u00E9cennie 1890 favorisa la cr\u00E9ation de domaines agricoles fonctionnant comme des entreprises hautement efficaces, sous la conduite d\u2019agronomes charg\u00E9s d\u2019optimiser la production par la mise en \u0153uvre des derni\u00E8res avanc\u00E9es techniques. Les baux de fermage en vigueur prescrivaient, outre un taux de fermage aux alentours de 40 % des fruits, de livrer ceux-ci au d\u00E9p\u00F4t en parfaite condition (humidit\u00E9, mise en sacs, et \u00E9grenage) et de remplir une s\u00E9rie de contraintes concernant l\u2019ensemencement, l\u2019acquisition d\u2019intrants et d\u2019\u00E9quipement et la commercialisation ; de surcro\u00EEt, en cas de difficult\u00E9s impr\u00E9vues, le m\u00E9tayer se voyait \u00E0 tout moment menac\u00E9 d\u2019expulsion. Or la situation de ces petits producteurs se d\u00E9t\u00E9riora subitement par la mauvaise r\u00E9colte de 1911 (avec l\u2019endettement subs\u00E9quent) et par la chute des prix des c\u00E9r\u00E9ales en 1912 (prix qui s\u2019\u00E9leva \u00E0 9,10 pesos le quintal au d\u00E9but de la saison 1911/12, et chuta \u00E0 4,77 pesos en mai, c\u2019est-\u00E0-dire quelques semaines apr\u00E8s le d\u00E9but de la r\u00E9colte), qui les emp\u00EAcha d\u2019\u00E9ponger les pertes de l\u2019ann\u00E9e pr\u00E9c\u00E9dente et d\u2019acquitter leurs dettes, au point que les semailles de la campagne suivante s\u2019en trouvaient compromises. Les m\u00E9tayers aux abois incrimin\u00E8rent les taux de fermage, qualifi\u00E9s d\u2019excessifs ; la plupart des autres co\u00FBts de production ayant \u00E9t\u00E9 r\u00E9gl\u00E9s \u00E0 l\u2019avance, le seul facteur sur lesquels ils eussent encore prise \u00E9tait donc le fermage, payable en effet apr\u00E8s la r\u00E9colte, encore que le taux ait \u00E9t\u00E9 objectivement \u00E9lev\u00E9 et ait pr\u00E9sent\u00E9 une rigidit\u00E9 dissonante. Les premi\u00E8res r\u00E9unions de paysans contestataires eurent lieu en avril 1912 et d\u00E9bouch\u00E8rent sur la formation de la premi\u00E8re ligue agraire de la province de Santa Fe. En mai 1912, ces agriculteurs firent part de leurs pr\u00E9occupations dans un document, par lequel ils exhortaient les colons des autres villages \u00E0 se joindre \u00E0 la protestation, et lors d\u2019une r\u00E9union suivante, il fut d\u00E9cid\u00E9 de r\u00E9diger un Manifeste exposant une s\u00E9rie de revendications. Le 25 juin 1912 enfin fut convoqu\u00E9e une assembl\u00E9e \u00E0 Alcorta, \u00E0 laquelle particip\u00E8rent environ 2000 agriculteurs, et o\u00F9 la gr\u00E8ve des labours fut d\u00E9clar\u00E9e pour une dur\u00E9e ind\u00E9termin\u00E9e, jusqu\u2019\u00E0 obtenir satisfaction notamment des revendications suivantes : baisse g\u00E9n\u00E9rale des loyers et des fermages ; d\u00E9p\u00F4t tels quels des produits agricoles dans les m\u00E9tairies (et non pr\u00E9conditionn\u00E9s dans des entrep\u00F4ts lointains) ; baux de fermage d\u2019une dur\u00E9e minimum de 4 ans. Un mod\u00E8le de bail fut r\u00E9dig\u00E9 par le juriste , appel\u00E9 en renfort par ses oncles pr\u00EAtres, soutiens des m\u00E9tayers. Gr\u00E2ce aux qualit\u00E9s d\u2019organisation de militants socialistes et anarchistes et par le retentissement qu\u2019eut le mouvement dans la presse (citadine), le mouvement se r\u00E9pandit promptement dans le sud de la province de Santa Fe et aux r\u00E9gions limitrophes dans les provinces de Buenos Aires et C\u00F3rdoba et ne tarda pas \u00E0 avoir des r\u00E9percussions dans les milieux politiques. Les propri\u00E9taires et sous-bailleurs finirent par c\u00E9der un \u00E0 un et \u00E0 conformer leurs contrats de m\u00E9tayage aux revendications, et vers la fin du troisi\u00E8me mois apr\u00E8s le d\u00E9but du conflit, il y eut un accord g\u00E9n\u00E9ral pour reprendre le travail. Les compromis r\u00E9alis\u00E9s n\u2019\u00E9taient dans bon nombre de cas que temporaires, et les m\u00E9tayers ne tard\u00E8rent pas \u00E0 s\u2019aviser qu\u2019il n\u2019y aurait pas de solution durable en l\u2019absence d\u2019une loi sur les baux de fermage, laquelle loi sera finalement adopt\u00E9e, mais pas avant 1921. Une \u00AB vision traditionnelle \u00BB (et aussi celle marxiste) du conflit a tendu \u00E0 le r\u00E9duire \u00E0 un antagonisme entre d\u2019un c\u00F4t\u00E9 les riches propri\u00E9taires terriens, \u00E9leveurs, rentiers et absent\u00E9istes, et de l\u2019autre des cultivateurs locataires pauvres et surexploit\u00E9s, victimes de contrats l\u00E9onins \u2014 grille de lecture par trop sch\u00E9matique et manich\u00E9iste, qui ne prend pas en compte l\u2019existence d\u2019autres acteurs (sous-bailleurs, n\u00E9gociants, transporteurs, etc.), ni la disparit\u00E9 au sein du groupe des m\u00E9tayers ; le dirigeant socialiste Justo p. ex. cataloguait tous les m\u00E9tayers comme prol\u00E9taires, pr\u00E9f\u00E9rant ignorer leur forte h\u00E9t\u00E9rog\u00E9n\u00E9it\u00E9 et le comportement proprement entrepreneurial et individualiste qui caract\u00E9risait bon nombre d\u2019entre eux, lequel comportement consistait \u00E0 rechercher le profit moyennant prise de risque, y compris \u00E0 embaucher du personnel et donc \u00E0 agir comme patrons. Un autre travers de la \u00AB vision traditionnelle \u00BB est de faire un d\u00E9part inexact des causes structurelles et circonstancielles, en insistant \u00E0 outrance sur la structure de propri\u00E9t\u00E9 du monde agricole argentin \u00E0 cette \u00E9poque, au d\u00E9triment des causes conjoncturelles (intemp\u00E9ries, soubresauts du march\u00E9 mondial etc.), quand m\u00EAme la crise d\u2019Alcorta mit certes au grand jour une certaine instabilit\u00E9 de la structure de production de l\u2019\u00E9conomie agraire en Argentine. Si le cahier de revendications des m\u00E9tayers mit en cause, en contestant le socle juridique des baux de fermage, la base m\u00EAme du syst\u00E8me, il ne touchait toutefois pas directement \u00E0 la structure agraire ni \u00E0 la distribution de la terre. Il est vraisemblable que les dirigeants socialistes, qui avaient des id\u00E9es bien arr\u00EAtees en mati\u00E8re de r\u00E9forme agraire, aient guid\u00E9 par leurs conseils les revendications des m\u00E9tayers, mais qu\u2019ils ne r\u00E9ussirent pas \u00E0 orienter celles-ci vers des objectifs r\u00E9solument politiques. Le Grito cependant acquit immanquablement une dimension politique, par l\u2019encadrement en soi politique du mouvement, par la r\u00E9percussion dans la presse nationale, par la charge symbolique, voire mythique du Grito, et surtout par la fondation de la FAA comme organisation professionnelle de la petite et moyenne paysannerie, qui jouera un r\u00F4le primordial dans la vie politique et \u00E9conomique de l\u2019Argentine."@fr . "http://www.biblioteca.unlpam.edu.ar/pubpdf/aljaba/v17a05caballero.pdf|auteur=Gabriela Dalla Corte Caballero"@fr . "BonaudoGodoy"@fr . . . . "2019-06-15"^^ . "Jornada de homenaje al Grito de Alcorta"@fr . . . "VI"@fr . . "Teseo / Editorial Universidad de Belgrano"@fr . "Daniel Martinelli"@fr . . "La cuesti\u00F3n agraria"@fr . . . . "12627439"^^ . "136023"^^ .