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| - On appelle stations climatiques ou « climatériques » un ensemble de lieux fondés par les autorités coloniales française en Indochine. Dès le début de la conquête française de l'Indochine est apparue la nécessité de permettre aux soldats européens de maintenir leur santé sous des climats auxquels ils n'étaient pas habitués. « Il est apparu à l'Autorité militaire qu'il y aurait intérêt à soustraire les Troupes, tenant garnison dans les villes, à l'influence débilitante du climat pendant la saison chaude, en les plaçant dans des conditions de milieu se rapprochant le plus possible de celles de la Métropole. » Deux types de stations sont mises en place par les autorités coloniales : des stations maritimes sur les côtes ; des stations d'altitude dans les montagnes du Cambodge, de l'Annam et du Tonkin. Financés sous le couvert de raisons médicales, ces « sanatoriums » deviennent rapidement des lieux de villégiature agréables pour les élites coloniales. Leur création, parfois ex nihilo, a donné lieu à de véritables opérations d'urbanisme dans des sites le plus souvent pittoresque, à l'écart des populations indigènes. Ces petites villes étaient équipées d'une hôtellerie — parfois luxueuse —, de centrales électriques, de parcs publics, de plans d'eau, de bureaux de postes… « Stations d’altitude, stations maritimes, sites thermaux offrent aux Européens, à la bourgeoisie indigène et aux colonies de vacances pour enfants, des séjours de repos où, dans des sites splendides, il leur est possible de retrouver leur santé perdue. » Une station climatique, c'était comme « une petite France à sa portée », où les élites khmères (au Bokor) ou vietnamiennes (à Dalat) ont remplacé les colons après les indépendances. (fr)
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