. . . . . . . "--09-26"^^ . . "left"@fr . . . . . "* Mais, pour bien comprendre cela, il faut savoir que le fil se trouve partie au march\u00E9 de Laval, et partie au march\u00E9 de la ville de Craon, o\u00F9 les marchands tissiers vont tous les dimanches , et au march\u00E9 du lundi matin ils font leurs achats. Il n'est gu\u00E8re de lundi qu'il ne soit amen\u00E9 de Craon \u00E0 Laval pour 3 ou 4000 livres de fils. Les vendeurs sont des marchands filassiers qu'on appelle Cancers , parce qu'ils mangent et sucent les ma\u00EEtres tissiers malais\u00E9s. Ces gens vont dans les provinces d'Anjou et de Bretagne acheter de petits paquets de fil, puis, apr\u00E8s les avoir assortis, ils les vendent au march\u00E9 de Craon. Ce commerce se fait quelquefois \u00E0 cr\u00E9dit, mais c'est ce qui avec le temps ruine l'acheteur \u00E0 cause de la survente pour le cr\u00E9dit. Il n'y a nulle r\u00E8gle \u00E0 ce march\u00E9 de Craon, on y vend du fil teint, du fil gros, du fil mouill\u00E9, et c'est un art de se savoir garantir des supercheries de ce march\u00E9.\n* On a quelquefois voulu attirer \u00E0 Laval ce march\u00E9 , mais les gros marchands tissiers s'y opposent toujours , parce que, si le march\u00E9 du fil \u00E9tait dans cette ville , il n'y aurait si mis\u00E9rable ouvrier qui, sit\u00F4t qu'il aurait 50 livres devant lui , ne voul\u00FBt s'\u00E9riger en ma\u00EEtre pour travailler \u00E0 son compte. Car il faut savoir que le commerce de Laval roule sur trois esp\u00E8ces de personnes. Les principaux sont les marchands de toiles en gros qui ach\u00E8tent les toiles en \u00E9cru, et puis, ou bien ils les blanchissent et envoient vendre au loin, ou bien ils les emballent et envoient en \u00E9cru \u00E0 leurs commettants , \u00E0 Senlis, Beaumont, Troyes , Lyon., etc.\n* Les seconds sont les marchands tissiers ou ma\u00EEtres tisserands qui ne font pas les toiles , mais les font faire. Ceux-l\u00E0 ach\u00E8tent le fil \u00E0 Laval ou \u00E0 Craon , l'assortissent, font les tresses ou ourdissages et cha\u00EEnes, et les baillent \u00E0 t\u00EAtre \u00E0 des apprentis, \u00E0 des compagnons ou \u00E0 des ouvriers tissiers qui n'ont pas le moyen de travailler \u00E0 leur compte.\n* Or, comme ces ouvriers d\u00E9pendent des ma\u00EEtres qui veulent trop gagner sur eux, de m\u00EAme les ma\u00EEtres d\u00E9pendent des marchands acheteurs , et les uns et les autres n'ont vis\u00E9 que de s'entre tromper; et c'est pour cela qu'il faudrait des r\u00E8glements.\n* Les troisi\u00E8mes sont les ouvriers qui sont simples artisans , qui n'ont que leur m\u00E9tive , et dont le plus riche n'a pas pour 100 livres de tout bien en meubles.\n* De la premi\u00E8re esp\u00E8ce, il y en a encore trente, de la seconde on en compterait bien cinq cents, et plus de cinq mille de la troisi\u00E8me.\n* Sit\u00F4t qu'un tissier ouvrier peut parvenir \u00E0 avoir devant lui 100 livres d'argent, il fait une toile \u00E0 son compte avec le fil qu'il ach\u00E8te \u00E0 Laval, et qui n'est pas si beau que celui qu'on trouve \u00E0 Craon , o\u00F9 il n'y a que les gros ma\u00EEtres tissiers qui puissent aller faire emplette qui du moins doit \u00EAtre de 200 \u00E0 300 livres pour pouvoir trouver des assortiments.\n* Ces tissiers ouvriers vivent au jour la journ\u00E9e , \u00E0 proportion de l'ouvrage qu'ils font, qui est pr\u00E9sum\u00E9 pay\u00E9 \u00E0 proportion du travail; et c'est pourquoi le march\u00E9 du grain est toujours gros \u00E0 Laval, parce qu'il faut que tout ce peuple et les familles vivent. Les femmes et les enfants d\u00E9vident le fil, ce qui occupe un grand peuple , demeurant tant aux environs de Laval qu'en de petites closeries de 20 livres, 30 livres et 40 livres de ferme, o\u00F9 ils vivent des fruits qu'ils r\u00E9coltent, et tirent du revenu de leur travail de quoi payer leurs petites fermes. Il est vrai que la plupart de ceux qui sont ainsi \u00E9pars \u00E0 la campagne, travaillent \u00E0 leur compte et ont un , deux ou trois ouvriers.\n* Les ma\u00EEtres qui sont, tant en ville qu'\u00E0 la campagne, font travailler sous eux de ces artisans , ouvriers plus ou moins , \u00E0 proportion de leurs moyens. On a remarqu\u00E9 qu'il faut qu'un homme ait au moins 6000 livres pour faire travailler trente ouvriers.\n* Ces ouvriers se forment dans le pays, tant des enfants originaires que de quantit\u00E9 de Normands qui s'y viennent fixer. Il serait encore bien plus grand, plus form\u00E9 et plus habile s'il fallait faire un apprentissage , car personne n'en fait. Ce n'est pas qu'il ne f\u00FBt dangereux d'introduire une ma\u00EEtrise , ce n'est qu'un moyen pour \u00E9carter ceux qui ne peuvent faire les frais de r\u00E9ception, joint que les ma\u00EEtres ne font qu'engendrer proc\u00E8s ; on a donc agi sagement \u00E0 Laval en supprimant ou emp\u00EAchant cette ma\u00EEtrise; mais il faudrait qu'il se fit des apprentissages, du moins comme il a \u00E9t\u00E9 dit \u00E0 propos des orphelins.\n* Il n'y a que les cessations du commerce qui fassent d\u00E9serter les ouvriers , auxquels cas ils vont \u00E0 l'arm\u00E9e , et ne sortent pas du royaume. On a d\u00E9j\u00E0 ci-dessus touch\u00E9 partie de la cause des d\u00E9fauts de la manufacture ; il y aurait encore beaucoup \u00E0 ajouter , mais le d\u00E9faut le plus consid\u00E9rable est l'usage que les gros ma\u00EEtres tissiers ont introduit de faire les pi\u00E8ces de toile de 100 et 120 aunes de long. Ce qu'ils entretiennent expr\u00E8s afin que les petits tissiers ne puissent entreprendre des toiles fines ; parce qu'il faut \u00EAtre riche pour faire d'assez grosses emplettes de fil pour trouver l'assortiment d'une aussi grande quantit\u00E9 qui est n\u00E9cessaire pour une pi\u00E8ce de 100 aunes ; \u00E9tant plus facile de trouver de quoi faire une petite pi\u00E8ce qu'une grande; il serait \u00E0 propos de d\u00E9fendre les toiles au-dessus de 50 aunes. Il en viendrait plusieurs biens, entr'autres que les m\u00E9diocres tissiers feraient des toiles fines; 2\u00B0 que leur argent roulerait plus vite; 3\u00B0 que les ouvriers ne se fatigueraient pas tant sur une longue pi\u00E8ce. Qu'on ne dise pas qu'il est libre aux moyens tissiers d'en faire de plus courtes , parce que les gros tissiers ont introduit l'usage de faire rejeter les petites pi\u00E8ces qu'on croit n'avoir \u00E9t\u00E9 faites que par des mis\u00E9rables, au lieu que, si c'\u00E9tait le droit commun , il n'y aurait plus de distinction."@fr . . . "L'histoire du textile \u00E0 Laval s\u2019\u00E9tend de l'\u00E9poque gallo-romaine \u00E0 nos jours. La ville, dans le d\u00E9partement de Mayenne en France, se d\u00E9veloppe autour du ch\u00E2teau des ducs de Laval, principalement gr\u00E2ce \u00E0 l'industrie textile, les toiles de lin de Laval sont export\u00E9es dans toute l'Europe et m\u00EAme vers l'Am\u00E9rique au XVe et XVIe si\u00E8cle. \u00C0 tel point qu'au XVIe si\u00E8cle, le comte de Laval, Guy XIX de Laval, a conf\u00E9r\u00E9 le monopole de la production, de la vente et de l'exportation du textile aux Lavallois. La R\u00E9volution fran\u00E7aise et l'Empire porteront un coup fatal \u00E0 cette r\u00E9ussite. Cette industrie ne verra son d\u00E9clin arriver qu'au d\u00E9but de la r\u00E9volution industrielle au XIXe si\u00E8cle avec la m\u00E9canisation des m\u00E9tiers \u00E0 tisser. Plusieurs des derni\u00E8res usines textiles de Laval ont ferm\u00E9 ses portes au d\u00E9but des ann\u00E9es 2000."@fr . "186701167"^^ . . . . . . . . "8586207"^^ . . . . . . . . . "a"@fr . . . . . . . . . . . . . . . . . . "3"^^ . . . . . . . . . . . . . . . . . . "Statuts du"@fr . "T\u00E9moignage de Leclerc du Fl\u00E9cheray"@fr . . . . . . . . . . "D'icellui temps que j'ai predit, Je vieulx parler, sans contredit, Touchant les marchants de Laval, Sans d'eulx alleguer aucun mal, Car ilz n'avoient a gre le temps Ainsi comme ilz ont a present. En Laval que trois n'en avoit Qui ensemble faisaient leur faict. Et trois lavandiers us avoient Qui leurs toiles Si blandissoient, Sur la riviere devers Botz, Oil de toiles avoient beau lotz. Les Espaignols si descendoient, Et leurs toiles si achaptoient Dont il demouroit grant argent Qui soustenait beaucoup de gens. Mais incontinent, pour deduyt, Et que cbacun faisoit proffit Envyron cette toilerie Et qu'ainsi us gaignoient leur vie, Leurs mestiers laisserent en effect Pour parvenir a plus grand faict; Tellament que grands mectairies, Grands domaines et clouseries Ont acquis, et, en peu de temps, Que les ungs ont rentes et cens, Debvoirs et aultres revenus Qui estoient pouvres et menuz, Et par lours sens et vaillantie Ont assurance de leur vie. Qu'il leur est chose magnifique Et proffit a tout bien publique Et incontinent, sans faintie, Vindrent trouver aultre praierie Pres Panlivard et Chantelou...."@fr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . "."@fr . . . . . . . . . . "Histoire du textile \u00E0 Laval"@fr . . . "* Ce \u00E0 quoi il n'y a qu'un seul rem\u00E8de , qui est de confirmer les anciens et nouveaux r\u00E8glements , et ordonner que les toiles seront de fil \u00E9gal \u00E0 Laval comme en Normandie et en Bretagne ; c'est l\u00E0 le fondement de la manufacture.de Laval, laquelle sur la fin du dernier si\u00E8cle et au commencement de celui-ci, \u00E9tait meilleure et en plus grande r\u00E9putation qu'elle n'est aujourd'hui, qu'elle parait fort diminu\u00E9e , ce que l'on attribue \u00E0 deux sortes de causes , les unes internes , les autres externes.\n* Les causes internes sont: 1\u00B0 Le d\u00E9faut de certitude des laises ou largeurs , car bien qu'il n'importe gu\u00E8re quelle largeur ait une \u00E9toffe, pourvu qu'elle soit bonne, il y a certains besoins dans la vie qui demandent certaines largeurs \u00E0 certaines \u00E9toffes. Cela peut changer suivant les diff\u00E9rentes modes, mais quand une fois une certaine largeur est introduite , elle doit \u00EAtre inviolable. Cela n'est point impossible, comme disent les tisserands, puisque non-seulement les \u00E9toffes de laines sont fabriqu\u00E9es sur le pied, mais encore en Hollande , les toiles de Bretagne , de Normandie et autres, se trouvent tr\u00E8s exactement \u00E9gales en chaque esp\u00E8ce. Cessant quoi, et si peu qu'il y ait de fraude et de diminution, le marchand forain qui en a affaire de certaine largeur, en ayant demand\u00E9 , et trouvant les pi\u00E8ces in\u00E9gales, bien qu'avec peu de diff\u00E9rence, il trouve ses mesures rompues, et il cherche \u00E0 se pourvoir ailleurs, surtout dans les royaumes voisins o\u00F9 l'on trouve des assortiments d'une \u00E9galit\u00E9 incroyable. 2\u00B0 Le d\u00E9faut de bont\u00E9 de la marchandise, sur quoi il faut remarquer que, bien qu'il ne croisse pas quantit\u00E9 de lins dans le comt\u00E9 de Laval, n\u00E9anmoins si peu qu'il y en ait, ils ne sont pas fins. Ils sont tr\u00E8s forts et propres \u00E0 faire de la toile de dur\u00E9e , ainsi qu'il parait parles toiles pour voiles de navires. Mais les lins qui viennent d'Anjou et des fronti\u00E8res de Bretagne sont fins et forts , et cependant il semble que tous ceux par les mains desquels passe cette mati\u00E8re , disputent \u00E0 qui en diminuera le plus la bont\u00E9. En effet, non-seulement les laboureurs n\u00E9gligeant leurs anciens lins parce qu'ils ne rendaient pas tant, ont fait venir des graines de grand lin de Hollande qui rend beaucoup plus , mais aussi qui est beaucoup plus mol, moins sec et moins fort ; et, au lieu de le pr\u00E9parer \u00E0 l'antique dans l'eau, ils l'exposent au serein , qui, ayant une qualit\u00E9 dissolvante , le brise et l'use avant qu'il ne soit pr\u00E9par\u00E9. Ensuite les poupeliers le m\u00EAlent et l'alt\u00E8rent en l'accommodant, et souvent y m\u00EAlent des chanvres ; puis, quand le lin est fil\u00E9, au lieu de le faire blanchir \u00E0 la lessive, ils le lavent avec diverses mixtures pour le teindre; ensuite les tissiers , sous pr\u00E9texte de le rendre plus doux , le battent et l'usent. Les blanchisseurs ensuite font galmer ou pourrir les toiles dans des pourrissoirs. mettent de la chaux dans leurs lessives, et battent tellement les toiles qu'il n'y reste que la corde sans grain, et enfin le marchand en gros, pour r\u00E9parer le dernier d\u00E9faut, fait battre sur un marbre les toiles blanches pour les unir et remplir. Il ne faut pas apr\u00E8s cela s'\u00E9tonner si dans l'usage il se trouve si grande diff\u00E9rence entre une pi\u00E8ce de toile achet\u00E9e d'un marchand, et celle faite par un bourgeois. Celle-ci sert huit ou dix ans, au lieu que celle du marchand ne durera pas peut-\u00EAtre deux ou trois ans. 3\u00B0 Le d\u00E9faut de bont\u00E9 dans la fa\u00E7on, c'est-\u00E0;dire par l'in\u00E9galit\u00E9 du fil dont a \u00E9t\u00E9 ci-devant parl\u00E9. Ce qui est un d\u00E9faut sensible , mais le plus facile \u00E0 rem\u00E9dier.\n* Les causes externes de la diminution de la manufacture viennent principalement do la diminution du commerce. Car on ne peut fabriquer qu'\u00E0 proportion qu'on d\u00E9bite. Le d\u00E9bit des toiles \u00E0 Laval est ou hors le royaume ou dans le royaume. Le d\u00E9bit ou commerce hors le royaume a toujours \u00E9t\u00E9 plus consid\u00E9rable , non-seulement par l'\u00E9tendue et quantit\u00E9, mais encore par ses suites. Parce que, outre que ci-devant il y avait du moins les trois quarts des toiles de Laval qui sortaient du royaume pour l'Espagne, l'Afrique et les Indes, c'est que, en contre-\u00E9change, on ne rapportait ordinairement que des esp\u00E8ces d'or et d'argent, ou en tistensiles ou en barres , ou en monnaie, ce qui \u00E9tait une des plus grandes ressources de la France pour se fournir d'esp\u00E8ces. Mais les Espagnols voulant rompre ce commerce, ont charg\u00E9 les toiles de France d'imp\u00F4ts, et en ont d\u00E9charg\u00E9 celles des Pays-Bas et d'Allemagne , et m\u00EAme il y a dix ou douze ans qu'ils affectent de faire partir les galions pour les Indes avant l'arriv\u00E9e des navires de France , en sorte qu'il fallut que les marchandises fran\u00E7aises attendissent trois ans , et cependant ce commerce s'est rompu. Ce qui ruina en partie les marchands de Laval qui y \u00E9taient int\u00E9ress\u00E9s , et ceux de Laval qui trafiquaient pour l'Espagne , ont depuis la guerre \u00E9t\u00E9 r\u00E9duits \u00E0 la derni\u00E8re extr\u00E9mit\u00E9 , ayant \u00E9t\u00E9 cinq ans sans faire aucun envoi Jusqu'\u00E0 ce qu'il y ait eu libert\u00E9 d'envoyer par terre en 1694.\n* Sur quoi on observera la diff\u00E9rence qu'il y a eu entre cette guerre derni\u00E8re et la longue guerre qui se termina par la paix des Pyr\u00E9n\u00E9es. En ce qu'aujourd'hui que la guerre est universelle , ou du moins que la France est en guerre avec l'Angleterre, la Hollande , l'Allemagne et l'Espagne, il n'y a aucun moyen de commerce par entrep\u00F4t, au lieu que, durant la guerre que l'on appela d'Espagne, on trouva tout aussit\u00F4t le chemin du commerce par le moyen des Anglais et des Hollandais, et ce fut dans ce temps-l\u00E0 que se firent les plus grosses fortunes de Laval. Ce que, depuis cette guerre , quelques marchands ayant voulu essayer par le moyen des G\u00E9nois et autres, le tout leur a r\u00E9ussi tr\u00E8s cruellement et ils ont tout perdu.\n* La seconde cause de la diminution du commerce de Laval, est l'exc\u00E8s des droits qu'il paie. On \u00E9gale les toiles de Laval \u00E0 celles de Hollande, et des toiles de 15 , 20 et trente sols Faune tout au plus, paient \u00E0 raison de 110 livres de traites aussi bien que les toiles de 5 et 6 livres l'aune, en quoi il y a une surprise ou du moins une \u00E9quivoque trop grossi\u00E8re; parce que les r\u00E8glements de Laval disent que les toiles de Laval doivent \u00EAtre toutes de pur lin, ou de pur chanvre, c'est-\u00E0-dire sans m\u00E9lange de l'un et de l'autre, les fermiers g\u00E9n\u00E9raux expliquent cela comme s'il \u00E9tait dit qu'elles seront de fin lin qui doit payer 20 livres par cent, au lieu que le cent des toiles d'\u00E9toupes de lin ne doit payer que 3 livres 10 sols, ainsi que les marchands de Troyes l'ont fait expliquer par arr\u00EAt du conseil de 1695. Parce qu'en effet les toiles de Laval ne sont pas compos\u00E9es de fin lin , mais seulement de lin grossi\u00E8rement lav\u00E9, d'\u00E9toupes dont il ne faut point d'autre preuve que la vilit\u00E9 du prix de 15 sols et 20 sols , en comparaison de 100 sols et G livres. Outre qu'on ne peut comprendre comment les marchands de Troyes pour les toiles de Laval ne doivent que 3 livres 10 sols, et les passent hors le royaume, et que les marchands de Laval paient pour les m\u00EAmes toiles 10 livres.\n* A quoi l'on peut ajouter une autre surcharge , qui est celle de la traite foraine d'Anjou, qu'on appelle vulgairement la traite par terre. Car, sous pr\u00E9texte que Henri IV, par ses d\u00E9clarations de 1594 et 1595, avait voulu que, pour obvier aux fraudes que l'on commettait contre les droits , il y e\u00FBt un bureau dans la ville de Laval pour donner des d\u00E9charges,'des acquits \u00E0 caution, ceux auxquels le m\u00EAme Roi engagea cette traite \u00E0 vil prix, le mirent en possession de faire payer aux marchandises de Laval cette traite, laquelle n'\u00E9tant due que pour les marchandises qui sortaient ou passaient par l'Anjou, vicomt\u00E9 de Beaumont et de Thouars, pour sortir du royaume , il s'ensuivait qu'elle ne pouvait \u00EAtre due pour les marchandises du comte de Laval, qui n'est et n'a jamais \u00E9t\u00E9 du duch\u00E9 d'Anjou ; et n\u00E9anmoins les engagistes , malgr\u00E9 les oppositions des marchands de Laval, se sont toujours maintenus dans la perception de cette traite r\u00E9gl\u00E9e \u00E0 2 livres pour cent pour les marchandises de Laval \u00E0 Vitr\u00E9 ou Saint-Malo , sans approcher de plus de six lieues d'Anjou. Ce qui est une tr\u00E8s grande et injuste surcharge pour le commerce.\n* La troisi\u00E8me cause de la diminution du commerce de Laval, est la facilit\u00E9 qu'on eut dans la suite de laisser passer en France des toiles \u00E9trang\u00E8res, et m\u00EAme celles de coton. Il est vrai que depuis quelques ann\u00E9es on y a mis de grosses traites qui en ont retard\u00E9 l'entr\u00E9e, et aussi on a vu que depuis quelques ann\u00E9es les commissionnaires de Laval ont eu plus d'occupations qu'ils n'en avaient jamais eu de la part des marchands de France. Ce qui a un peu fait respirer la manufacture que les premi\u00E8res ann\u00E9es de cette guerre avaient presque ruin\u00E9e. Les toiles ayant \u00E9t\u00E9 cinq ans sans soulever, ce qui a fait que plusieurs, apr\u00E8s les avoir gard\u00E9 cinq ans, quatre ans, trois ans, ont \u00E9t\u00E9 forc\u00E9s de les donner \u00E0 30 pour cent de perte pour avoir de l'argent comptant.\n* La quatri\u00E8me cause de la diminution du commerce de Laval a \u00E9t\u00E9 l'\u00E9mulation de quelques villes voisines , comme le Mans, Mayenne , au Maine, Ch\u00E2teau-Gontier, Cholet, en Anjou , qui voyant que le commerce s'\u00E9tablissait \u00E0 Laval, se sont avis\u00E9es aussi depuis quarante \u00E0 cinquante ans d'attirer des ouvriers, lesquels n'y \u00E9tant g\u00EAn\u00E9s par aucuns r\u00E8glements , et d\u00E9bitant toutes sortes de marchandises bonnes ou mauvaises , ont \u00E9tabli chez eux une esp\u00E8ce de manufacture , surtout \u00E0 Cholet, o\u00F9 elle n'est gu\u00E8re moins grande qu'\u00E0 Laval."@fr . "Extrait de Guillaume Le Doyen"@fr . . . . . "Extrait de la relation de Guillaume Le Doyen pour 1484"@fr . "L'histoire du textile \u00E0 Laval s\u2019\u00E9tend de l'\u00E9poque gallo-romaine \u00E0 nos jours. La ville, dans le d\u00E9partement de Mayenne en France, se d\u00E9veloppe autour du ch\u00E2teau des ducs de Laval, principalement gr\u00E2ce \u00E0 l'industrie textile, les toiles de lin de Laval sont export\u00E9es dans toute l'Europe et m\u00EAme vers l'Am\u00E9rique au XVe et XVIe si\u00E8cle. \u00C0 tel point qu'au XVIe si\u00E8cle, le comte de Laval, Guy XIX de Laval, a conf\u00E9r\u00E9 le monopole de la production, de la vente et de l'exportation du textile aux Lavallois. La R\u00E9volution fran\u00E7aise et l'Empire porteront un coup fatal \u00E0 cette r\u00E9ussite. Cette industrie ne verra son d\u00E9clin arriver qu'au d\u00E9but de la r\u00E9volution industrielle au XIXe si\u00E8cle avec la m\u00E9canisation des m\u00E9tiers \u00E0 tisser. Plusieurs des derni\u00E8res usines textiles de Laval ont ferm\u00E9 ses portes au d\u00E9but d"@fr . . . "Extrait de la relation de Guillaume Le Doyen"@fr . . "#FFF8F8"@fr . . . . . "Et ce voyant, mondit seigneur que sa ville augmentoit chacun jour en gros marchands, en \u00E9difices, et adverty du Saint Esprit, manda certains marchands et notables gens d'\u00E9glise, paroissiens de Saint-Melayne, qui fut en l'an 1485, o\u00F9 avoit \u00E9t\u00E9 l'ann\u00E9e pr\u00E9c\u00E9dente grande mortalit\u00E9 en cette dite ville de Laval, remonstre ledit seigneur aux dits paroissiens et qui all\u00E8rent par devers lui au chasteau de cette dite ville, qui leur estoit licite et convenable de trouver les fa\u00E7ons et mani\u00E8res qu'ils eussent es forsbourgs du Pont-de-Mayenne, autre \u00E9glise parochiale que l'\u00E9glise de Saint-Melayne, qu'ils eussent une certaine place \u00E0 icelle construire, qu'il la leur d\u00E9livreroit, d\u00E9chargeroit et indemneroit de toutes rentes et charges, que en communiquassent avecques les bourgeois, marchands et autres, et leur donneroit quelque belle relique pour grande augmentation et faire valoir la dite \u00E9glise"@fr . . "71140"^^ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .