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| - L’Isle-Crémieu, parfois orthographiée Île-Crémieu est une région naturelle de France située au nord du département de l’Isère. Elle est limitée à l’est par le Rhône et au sud par les collines de Morestel. Ce plateau en forme de triangle se trouve à une trentaine de kilomètres à l’est de Lyon, il ne doit pas être confondu avec la Communauté de communes de l’Isle-Crémieu. L’Isle-Crémieu fait partie de la région naturelle du Jura, dont elle a été séparée par un accident qui a été occupé par le Rhône. Celui-ci aurait pu la contourner par l’est, Morestel puis L’Isle-d’Abeau, ce qui a été une thèse aujourd’hui abandonnée : l’altitude de cette partie est à peine supérieure d’une dizaine de mètres (222 m à Sablonnières, où le Catelan draine le marais de l’Epau par l’ouest, tandis que la Save le draine par l’est le Rhône est alors à 205 m et à 207 m au niveau d’Évieu). Comparé à l’étroitesse du défilé de Malarage (une quarantaine de mètres), cela peut étonner. Cette ceinture d’eau : Rhône, Save, marais des Vernes (verne = aulne en patois), Bourbre, délimite la partie du plateau et des collines. La partie Morestel, Saint-Chef, etc., appelée parfois Terres froides septentrionales est parfois incluse dans l’Isle-Crémieu pour former un triangle plus étendu, bien délimité par le Rhône. Constituées de collines molassiques, leur partie ouest a une géologie qui se rapproche de celle du Bugey au point de donner des vins s’apparentant fortement à ceux du Jura (Sermérieu) . Le terme d’Isle-Crémieu, mais aussi celui d’Isle-d’Abeau ou celui oublié d’Isle-Cheruy sont la traduction de l’omniprésence de cette eau protectrice mais aussi facteur de pauvreté et de maladie jusqu’à l’asséchement des marais. Elle abrite une masse d’eau importante (calcaire jurassiques et moraines de l’île Crémieu) malgré la couverture rocheuse (les suets en patois désignent les affleurements abondants), ce grâce au système de failles (les cresses en patois) et aux cavités propres à ce relief karstique. Parsemé de blocs erratiques provenant des Alpes (jusqu’à la frontière italienne), ce relief n’est pas sans rappeler les platières de la forêt de Fontainebleau. L’un est calcaire, basique, l’autre est acide et siliceux. Mais son histoire et le pastoralisme l’ont fait évoluer différemment vers des pâturages pauvres dotés d’une flore exceptionnelle (orchidées), mise en danger par l’abandon de ce système et le délaissement des « communaux ». L’histoire de l’Isle-Crémieu débute très tôt comme en témoignent les nombreux sites et objets préhistoriques trouvés sur son territoire. Depuis les traces de l’homme de Néandertal jusqu’aux Gaulois allobroges. Les sites majeurs sont la grotte de la Balme à La Balme-les-Grottes (avec Paléolithique moyen, néolithique, âge du Bronze), oppidum de Larina à Hières-sur-Amby et Annoisins (néolithique moyen, âge du Bronze, gaulois), Porcieu-Amblagnieu (dépôt de l’âge du Bronze moyen). Le Néolithique se retrouve par de nombreuses pierres à cupules et par des haches polies ; l’âge du bronze, a lui des objets à Optevoz, Crémieu, Soleymieu, Trept, etc. ; les Gaulois ont laissé des tombes à Mépieu et des monnaies à Sainte-Blandine, Saint-Clair-de-la-Tour et Mépieu. L’occupation romaine est attestée par les ruines romaines très nombreuses, mais aussi par les terminaisons en -ieu. De nombreuses voies romaines la contournaient ou la traversaient. Le suffixe -ieu : de -acum, derivant de -aco en gaulois, désigne un lieu. Il est la preuve d’une occupation importante, antérieure à la période gallo-romaine. Les maisons fortes sont ici légion et ceignent le plateau en une ligne de défense qui fait aujourd’hui le charme de cette jolie région. Beaucoup sont de simples fermes fortifiées. Certaines sont rattachées à l’histoire des templiers (Montiracle, mais aussi Montplaisant comme en témoigne le symbole secret à gauche de la cheminée de la cuisine) qui avaient ici des dépendances nombreuses restées dans la toponymie (Veyssilieu : le petit Meyzieu). Ces dépendances hors de France étaient sous l’autorité de Lyon lors de la chute de l’ordre. La toponymie atteste aussi du passage des mercenaires allemands (Blied, Berlioz, etc.) longtemps au service des Évêques. Toute cette région était desservie par un train des chemins de fer de l’est Lyonnais. L’industrie de la soie y avait des magnaneries dont les bâtiments particuliers subsistent parfois, comme la ferme du Chapiron (la couronne) à Parmilieu qui fait aujourd’hui l’objet d’un élevage de porcs noirs gascons en plein air, dominant la région avec en bas le château du Vernay (Charette) propriété de l’inventeur de la soie artificielle. Tout ceci fait que la région a été longtemps un lieu de villégiature et a été appréciée des peintres à la Belle Époque. (fr)
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