has abstract
| - Le calcul de la fréquence des lettres dans une langue est difficile et soumis à interprétation. On compte la fréquence des lettres d’un texte arbitrairement long, mais un certain nombre de paramètres influencent les résultats :
* Le style narratif : s’il y a beaucoup de verbes à la 2e personne du pluriel (le vouvoiement, présent dans beaucoup de dialogues), il y aura significativement plus de « Z ».
* Le vocabulaire spécifique du document : si l’on parle de chemins de fer, il y aura beaucoup plus de « W » (wagon) ; si l’un des protagonistes se dénomme Loïs, le nombre d'« Ï » s’en ressentira.
* Le type de document : des petites annonces en France présenteront souvent le symbole Euro (€), qui est absent de la plupart des autres documents.
* La langue d'origine du texte : les noms propres restant généralement les mêmes entre sa version originale et sa version traduite, certaines variations de fréquences de lettres rares en français peuvent se faire ressentir. Dans un texte d'un auteur anglais par exemple, les noms propres auront tendance à faire augmenter les fréquences de lettres relativement communes dans cette langue, telles que le H, le W ou le Y.
* L'époque à laquelle le texte a été rédigé : un texte français du dix-huitième siècle ne contiendra pas ou peu de W, car cette lettre était à cette époque beaucoup moins utilisée qu'aujourd'hui.
* Les paramètres techniques : on peut facilement calculer des statistiques sur des textes informatisés, mais souvent ceux-ci ne comportent pas de majuscules accentuées (car difficiles à entrer sur certains ordinateurs) et il arrive aux auteurs d'oublier des accents. La graphie de l’e-dans-l’o (œ) est impossible à représenter dans le codage latin-1 qui est souvent utilisé pour les textes en français. C'est un problème parce que « œ » n'est pas une ligature esthétique (optionnelle) mais une ligature linguistique (obligatoire), elle se prononce différemment de la suite de voyelles « oe » . Par exemple, « œ » va se prononcer [ɛ] dans œsophage alors que « oe » va se prononcer [ɔ.ɛ] dans coexistence.
* La présence de caractères non alphabétiques (symboles de ponctuation, chiffres, parenthèses et accolades, symboles mathématiques courants…) peut ou non être prise en compte ; la virgule, le point ou l’apostrophe sont par exemple plus fréquents que plus de la moitié des lettres[réf. souhaitée]. Si ces paramètres ont un impact spectaculaire sur les symboles les moins fréquents (la fréquence du œ varie entre 0,002 % et 0,09 % pour trois textes pris au hasard)[réf. nécessaire], elle est également sensible même pour les lettres les plus fréquentes (l’ordre de fréquence des lettres A, S, I, T et N, qui sont les plus fréquentes à part E, fluctue d’un texte à l’autre). (fr)
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